La robotisation en contexte de pénurie de main d’œuvre

Pendant longtemps, lorsque les gens imaginaient l’impact de l’intelligence artificielle et de l’arrivée de la robotisation dans nos vies, beaucoup pensaient à des scénarios catastrophes directement sortis de films comme La Matrice ou Blade Runner. Plusieurs experts prédisaient la perte massive d’emplois alors que des tâches autrefois réalisées par des êtres humains seront désormais réalisées par des robots.

Ces perspectives semblent fort ironiques aujourd’hui, alors que le Québec est aux prises avec une importante pénurie de main d’œuvre. Il n’en reste pas moins que de plus en plus d’entreprises québécoises se tournent vers la modernisation de leurs équipements et l’automatisation de leurs opérations comme solutions aux difficultés de recrutement. Les robots prennent la relève de travailleurs qui sont maintenant affectés à des tâches plus valorisantes.

C’est le cas par exemple de l’entreprise Dolbec, un important producteur, emballeur, distributeur et exportateur de pommes de terre de Saint-Ubalde. Toute la chaîne de production de Dolbec, qui cultive jusqu’à 100 millions de livres de pommes de terre par année, a été robotisée. (TVA, 2018). Cette initiative vise entre autres à accroître la capacité de production, tout en rendant les opérations plus flexibles pour mieux satisfaire les besoins de la clientèle, et ainsi aller chercher de nouveaux marchés.

Même son de cloche du côté de Pâtisserie Michaud, une entreprise de Val-Bélair à Québec, où les robots sont appelés en renfort pour gérer la croissance de l’entreprise, bien que les employés « humains » restent indispensables. « La robotisation, c’est sûr que ça aide, mais dans une entreprise comme la nôtre, on ne pourrait pas avoir 100 % de notre usine robotisée et garder la même qualité et le même goût des produits », a indiqué Philippe Canac-Marquis, responsable du développement des affaires dans l’entreprise. (Journal de Québec, 2018)

Conscient de ces besoins, le gouvernement québécois investira 75 millions $ sur cinq ans pour aider les entreprises à robotiser leur production. L’aide financière aura deux niveaux : d’abord la planification des besoins, puis l’automatisation et la robotisation des procédés. Environs 2400 organisations du Québec pourraient profiter d’une aide jusqu’à 375 000 $ par entreprise. (Journal de Québec, 2018)

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